Repérer et accompagner un salarié victime de violences
- Sophie Larat
- 1 sept. 2024
- 2 min de lecture
Introduction : Un sujet tabou, une réalité bien présente en entreprise
Les violences conjugales ou intrafamiliales n’épargnent aucun secteur d’activité. Quand une personne subit ces violences, les conséquences se répercutent sur sa santé mentale, son comportement, sa performance… et donc sur l’ensemble de l’équipe. En tant que manager ou RH, agir de manière appropriée peut profondément améliorer la Qualité de Vie au Travail (QVT), créer un environnement plus humain, et sauver des vies.
Pourquoi ce sujet est un enjeu en entreprise ?
1 salarié sur 10 est concerné par les violences conjugales au cours de sa vie professionnelle.
Le manque de soutien ou de réaction appropriée en entreprise peut aggraver l’isolement de la victime.
Aborder ce sujet, c’est renforcer la culture du care dans l’entreprise, améliorer la sécurité psychologique et favoriser la rétention des talents.

Conseils pratiques : 5 actions concrètes à mettre en place
Mettre en place une politique claire de lutte contre les violences
Affichez une tolérance zéro.
Prévoyez une procédure confidentielle de signalement.
Incluez les ressources de soutien dans le livret d’accueil ou sur l’intranet.
Former les managers et RH à détecter les signaux faibles
Absences fréquentes, baisses de performance, changements d’apparence ou de comportement sont autant de signaux d’alerte.
Proposez des modules de formation sur la violence domestique et la posture à adopter.
Créer un espace de dialogue sécurisé et bienveillant
Offrez une écoute active sans jugement.
Ne cherchez pas à “résoudre” ou à forcer la personne à agir.
Ne contactez jamais l’agresseur ni ne remettez la victime en cause.
Élaborer un plan de sécurité individualisé
Adapter les horaires ou le télétravail pour limiter les risques.
Prévoir une phrase ou un code pour signaler une situation de danger.
Mettre en lien avec un refuge ou une ligne d’urgence.
Communiquer en continu sur les ressources d’aide
Mentionner régulièrement le sujet lors des réunions d’équipe ou newsletters RH.
Valoriser l’accès confidentiel au service RH ou à un référent désigné.
Exemple d’application : Le cas de Sophie
Sophie, collaboratrice performante, commence à cumuler des retards, semble fatiguée, et son humeur devient instable. Son manager, formé à repérer les signaux faibles, l’invite à un échange confidentiel, sans pression. Sophie finit par confier qu’elle subit des violences à la maison. L’entreprise met en place une organisation lui permettant de venir travailler sur site, loin de son conjoint, et active un plan de sécurité. Elle est accompagnée par un centre de crise. Quelques mois plus tard, elle revient pleinement engagée, soulagée de pouvoir concilier sécurité et travail.
Checklist finale : À mettre en œuvre dès aujourd’hui
Créer ou mettre à jour une politique d’entreprise contre les violences.
Sensibiliser les managers via des formations ciblées.
Diffuser des ressources d’aide accessibles (site, affiches, RH).
Identifier un ou plusieurs référents QVT/sécurité psychologique.
Préparer des protocoles de gestion de situations critiques.
Intégrer ce sujet dans la stratégie RSE et QVT de l’entreprise.
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